Depuis quelques années, le défilé des films d’animation familiaux semble buter sur deux chemins qui se séparent dans un bois. D’un côté se trouvent les films fortement commercialisés, aux couleurs vives et infusés de pets, destinés aux enfants du primaire. De l’autre, il y a les histoires de perte larmoyantes et mélancoliques, censées être faites pour les enfants, mais qui ressemblent beaucoup plus à des monologues internes de scénaristes d’une quarantaine d’années. Au trot d’un chemin Sbires, Voitureset Trollsen bas de l’autre Âme, En hautet À l’envers. Mais maintenant, le dernier long métrage d’animation de Disney Monde étrange arrive dans les théâtres, bivouaque en territoire inexploré. Il rappelle en quelque sorte les aventures de Hercule, La vie d’un insecteet Aladdinmais se sent complètement différent de tout ce que le studio a produit auparavant.
Une grande partie de la fraîcheur audacieuse du film vient avec l’arrivée de « premier adolescent gay.” Après plusieurs années de Disney/Marvel/Pixar/Guerres des étoiles insertion de caractères étranges facilement supprimés dans leurs films sans reconnaître leur homosexualité (même Panthère noire : Wakanda pour toujours comprend un personnage LGBTQ+ prêt à découper), ils nous livrent enfin une histoire gay conséquente dans un film pour enfants.
Le personnage LGBTQ+ en question est Ethan Clade (exprimé par Le spectacle quotidien‘s Jaboukie Young-White), un joueur adolescent avide d’aventure et évanoui devant son meilleur ami Diazo (Jonathan Melo), le plus jeune d’un trio d’hommes Clade au cœur de l’histoire. Ethan est constamment embarrassé par son père gentiment abruti et trop impliqué, un fermier nommé Searcher Clade (Jake Gyllenhaal). Searcher est une célébrité locale dans le pays magnifique mais isolé d’Avalonia, pour avoir découvert l’électricité sous la forme de Panto, une plante qu’il a déterrée lors d’une mission fatidique avec son père Jaeger Clade (Dennis Quaid). Jaeger, un explorateur de carrière déterminé à traverser les montagnes qui entourent Avalonia, a abandonné Searcher au cours d’une de ces quêtes, pour ne plus jamais être revu.
Alors que Searcher, Ethan et sa mère Meridian (Gabrielle Union) vivent une existence heureuse (si, pour Ethan, légèrement embarrassante) dans Avalonia, désormais riche en électricité, ils reçoivent la visite du président Callisto Mal (Lucy Liu), qui les informe que le Panto, leur source d’alimentation, est en train de mourir, et qu’ils doivent voyager dans un « monde étrange » souterrain inexploré pour sauver leur royaume. Les Clades, accompagnés de leur adorable chien à trois pattes, trouvent rapidement des ennuis dans le nouveau pays aux couleurs vives regorgeant de nouvelles créatures aux couleurs vives. Ils découvrent un Jaeger grisonnant, se lient d’amitié avec une goutte non verbale et évitent de justesse d’être mangés par de sinistres gousses tentaculaires alors qu’ils se pressent sur les lacs acides et les arbres qui marchent. Et pendant que l’aventure se déroule, le trio d’hommes de Clade doit résoudre ses divers problèmes de papa : étouffement, abandon, manque d’appréciation pour le travail de l’autre et, bien sûr, l’incapacité de jouer civilement au jeu de cartes d’Ethan.
La beauté de Monde étrange est ce réalisateur Don Hall et l’écrivain Qui Nguyen, l’équipe derrière le sous-estimé Raya et le dernier dragon, ne faites jamais de l’homosexualité d’Ethan le problème. C’est au cœur de son personnage et de l’intrigue du film, mais ce n’est pas un récit de coming-out. Au contraire, tout le monde à Avalonia semble prendre l’homosexualité comme un non-problème. Dans une scène où Ethan révèle son béguin pour son grand-père macho, Jaeger ne cligne pas des yeux et commence à la place à élaborer des stratégies avec Ethan sur la façon d’impressionner Diazo. Quel moment fort à vivre pour un jeune spectateur !
De plusieurs façons, Monde étrange ressemble au genre de jeu amusant qui s’est fait rare ces derniers jours. Avec une animation magnifique, des créatures inventives et des performances vocales courageuses, c’est une aventure à gros enjeux à la Les secouristes ou Monsters Inc. Comme ces films, il équilibre gracieusement les hijinks adaptés aux enfants (Jaeger a un lance-flammes, et il y a une blague sur la façon dont le blob serait parfait pour le marchandisage) et une histoire plus sérieuse que les adultes peuvent apprécier (c’est-à-dire un traumatisme intergénérationnel). Contrairement à Disney classique, cependant, le méchant caricatural est remplacé par un drame psychologique plus réfléchi (dans un mouvement qui rappelle Spider-Man : Pas de retour à la maison), la diversité est au premier plan, et un message de durabilité et de respect de la planète se trouve au centre du récit. Monde étrange ressemble à une nouvelle itération de Disney, plus réfléchie et inclusive sans sacrifier l’humour ou le plaisir.
Jeanne est une journaliste de 27 ans qui se passionne pour le cinéma et la culture pop. Elle adore dévorer des séries Netflix et se tenir au courant des dernières news sur les célébrités du moment. Jeanne a toujours été intéressée par l’écriture, et elle aime travailler comme journaliste car cela lui permet de partager sa passion pour la narration avec les autres.