La cheville ouvrière émotionnelle est un homme coincé entre les braises mourantes d’un mariage et la dévotion incessante qu’il porte à sa famille. Sa mère, quant à elle, est une ardente défenseure de la tradition. Et entre eux se tient un autre membre de la famille, sanglotant sur un arc qui aurait pu montrer chacune de leurs forces, et non leurs faiblesses. Bienvenue à La Couronnebien que ce synopsis, avec quelques ajustements, puisse également s’appliquer facilement à Le parrain trilogie, une élégie flamboyante et effrénée d’une famille luttant pour faire correspondre ses philosophies personnelles avec les exigences changeantes de sa patrie d’adoption.
Agitation et irritation sont les adjectifs clés pour décrire La Couronne, qui a récemment abandonné une cinquième saison qui rassemble la troupe d’acteurs la plus étoilée que la série ait encore rassemblée. C’est une série qui postule une Grande-Bretagne presque aussi douloureuse (et sans doute plus complexe) que l’Amérique décrite par Francis Ford Coppola. La comparaison n’est pas un simple rembourrage : les deux entreprises postulent une vision cinétique des valeurs humaines, empreinte d’un désespoir de rechercher le bonheur personnel, quelles que soient les répercussions que ces décisions pourraient avoir sur les futurs membres de la tribu. Et en faisant l’expérience de cette histoire, le public peut réfléchir aux découvertes, aux gloires et aux immenses échecs dont leurs ancêtres étaient capables.
La Couronne a commencé comme un portrait vivant et luxuriant d’une dynastie qui est devenue un incontournable de l’environnement britannique pendant des éternités, avant de changer de vitesse pour devenir quelque chose de plus frappant, stoïque et shakespearien. Il y avait de nombreux personnages de soutien qui sont entrés et sortis des deux premières saisons (le bruyant John Lithgow était particulièrement amusant à regarder en tant que Winston Churchill), mais au moment où La Couronne avait dévoilé sa troisième itération, la série l’avait déplacée vers Charles Windsor. D’une beauté maussade et poussé par le désir d’accomplir son voyage autoproclamé, Charles (qu’il soit joué par Josh O’Connor ou Dominic West) est tout à fait l’Adonis comme il est Michael Corleone, poussé par l’amour mais taxé par de vains idéaux qui contredisent le l’odyssée qu’il s’est tracée. Des deux, la performance de West se rapproche de celle d’Al Pacino, d’autant plus que Corleone avait atteint le sommet de ses limites en tant que présence entrepreneuriale avant de soigner ses blessures des ramifications que ce monde lui avait tracées.
West fait ses débuts dans la dernière interprétation de La Couronne, une série qui bondit du marasme de la Grande-Bretagne de Thatcher et dans les eaux froides et incertaines d’une décennie plus récente et plus tendance. Assis entre trois femmes, épouse, maîtresse et mère, le personnage de West est un homme d’une contradiction profonde, considéré dans ses mouvements, aussi urgents que soient ses motifs. Il est rejoint par les piliers Jonathan Pryce et Jonny Lee Miller, chacun aussi inébranlable dans sa quête familiale que la dynastie Corleone dans la leur.
Et—oui—comme cela a toujours été inévitable, La CouronneLa cinquième série de est l’émission d’Elizabeth Debicki. Elle joue Diana Spencer, la femme cocu qui contourne la ligne entre le mécontentement et la vengeance, souvent à quelques millisecondes l’une de l’autre. C’est une performance élégiaque, capturant la douleur, la vulnérabilité et la faible chorégraphie d’une femme accablée par la présence d’une institution qui a ombragé des siècles de princesses aux vues similaires. À certains égards, la performance reflète le virage de John Cazale en tant que Fredo, perdu dans un brouillard de tradition et de tyrannie, désespéré de se montrer comme le leader qu’il a toujours pensé être. Il y a un pathos tragique au tour de Debicki, tout comme il y en avait à Cazale.
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De plus, le clan Windsor a une allégeance à la force agraire qui est aussi durable que l’engagement autoproclamé des Corleone envers les valeurs catholiques siciliennes. Dans les deux itérations, la famille est chargée d’honorer les principes de son peuple, de ses prédécesseurs et de son Dieu, en adaptant ces idéologies aux convictions et aux goûts de l’époque. Et en Charles et Michael, nous avons deux hommes qui sont obligés de concilier leurs échecs avec les mesures et les mantras de leurs parents, sachant que peu importe leurs intentions, ce sont leurs échecs, pas leurs innovations, qui leur survivront. Les deux hommes regardent leurs femmes à distance, sachant que leur mariage est encore un autre chapitre d’un récit de déception et de malhonnêteté.
N’oublions pas, cependant, que les deux personnages représentent deux masques complètement différents de leurs créateurs. Même si le réalisateur pourrait le nier, on pourrait dire que Michael Corleone est distillé par Coppola, faisant écho à l’approche tendue et autoritaire de l’artiste envers son métier. Charles aussi pourrait être considéré comme une projection du point de vue de Peter Morgan sur le roi actuel et futur.
Bien sûr, il est courant de spéculer sur le fonctionnement interne d’un personnage historique (les dramaturges composent des odes à leurs sujets royaux depuis des siècles), mais La Couronne présente une dernière similitude avec le plus ouvertement rhapsodique Parrain films. Dans les deux œuvres, les fils (Charles et Michael) se tournent vers leurs mères pour obtenir des conseils, un contexte et une absolution. Et dans leurs échanges privés, les deux hommes, enchaînés par déférence pour une époque révolue, en viennent à réaliser quelque chose sur eux-mêmes. Ce n’est pas leur irresponsabilité ni leur susceptibilité qui leur ont causé tant de chagrin en tant qu’adultes. C’est leur humanité qui les prend complètement et complètement au dépourvu.

Jeanne est une journaliste de 27 ans qui se passionne pour le cinéma et la culture pop. Elle adore dévorer des séries Netflix et se tenir au courant des dernières news sur les célébrités du moment. Jeanne a toujours été intéressée par l’écriture, et elle aime travailler comme journaliste car cela lui permet de partager sa passion pour la narration avec les autres.